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Pourquoi avons-nous voté contre le budget Parent ?

Pourquoi avons-nous voté contre le budget Parent ?

Le 3 décembre dernier, la conseillère indépendante Colette Éthier, le président d’arrondissement de Greenfield Park, Robert Myles, mes collègues Benoît L’Écuyer, Michel Lanctôt et moi-même avons voté contre le budget Parent. Un budget qui se traduit par une hausse harmonisée de 2,5% du compte de taxes résidentiel. Lorsqu’on la répartit sur les trois arrondissements, cette hausse est de 3,2% pour Greenfield Park, 2,6% pour Saint-Hubert et 2,3 pour le Vieux-Longueuil. Des écarts qui s’expliquent notamment parce que certaines des anciennes villes fusionnées avaient des taux de taxation plus bas et des dettes plus élevées et qu’elles s’étaient donné 20 ans pour harmoniser leur taux de taxation, donc jusqu’en 2022.

La mairesse choisit la facilité en haussant les taxes résidentielles

N’en déplaise à la mairesse de Longueuil, il est facile pour une municipalité de faire le choix de hausser année après année les taxes foncières et de laisser reposer l’essentiel de l’effort fiscal sur le secteur résidentiel. D’autant plus facile que même si le compte de taxes pour le secteur résidentiel a été gelé depuis deux ans, un engagement de Longueuil Citoyen, cela n’a pas empêché la Ville de générer des surplus budgétaires. Notamment ces surplus ont permis de financer en 2019, un engagement pris par les trois partis représentés au Conseil municipal pour la mise en place du premier budget participatif.

La mairesse Sylvie Parent aurait pu limiter la hausse de taxes au niveau de l’inflation pour le secteur résidentiel, et répartir l’effort exigé du secteur résidentiel avec le secteur commercial et industriel, comme on le demandait. Mais cela n’est pas ce qu’elle a privilégié. Mme Parent et les élus indépendants ont plutôt choisi la facilité. De ce fait, en n’utilisant pas les nouveaux pouvoirs de tarification et de taxation, comme le permet la Loi 122 depuis juin 2017, ils maintiennent la dépendance de la Ville pour les revenus issus de la taxe foncière, soit 76% des revenus. Pour moi, tout cela, c’est une question de cohérence et de crédibilité : si on n’utilise pas tous les leviers que le gouvernement du Québec offre aux municipalités, comment peut-on justifier après de lui réclamer encore plus de financement?

Le comble de l’ironie, en défense de son budget, la mairesse vante la «position avantageuse» de Longueuil par rapport à d’autres villes quant au niveau de taxation : la hausse de taxes moyenne au cours des cinq dernières années est de 5,4% à Longueuil comparativement à 9,7% pour Laval et 10,3% pour Montréal.

Ce qu’elle omet de dire, évidemment, c’est que sans le gel de taxes pour 2018 et 2019, gracieuseté de Longueuil Citoyen lorsque nous étions majoritaires, la hausse de taxes moyenne à Longueuil aurait certainement été plus près des autres grandes villes du Québec. Si le passé est garant de l’avenir, il n’est pas utile de rappeler que responsable du budget pendant 8 ans sous Caroline Saint-Hilaire, le compte de taxes des Longueuilloises et des Longueuillois a augmenté de 24% sous Sylvie Parent. Près de 27% avec l’augmentation en 2020.

Taxer les citoyens n’est pas une stratégie de développement économique

La désinformation du côté de la mairesse était à son paroxysme lors du débat sur le budget. Alors que l’opposition répétait que l’effort de taxation aurait dû être mieux réparti entre les différentes catégories d’immeubles, on nous accusait de vouloir «tuer nos petits commerces de proximité». Des commerces de proximité qui vivent, ici comme ailleurs, une période difficile avec la popularité croissante des géants du web. L’UMQ évaluait en 2018 que les difficultés du commerce de détail feraient perdre de 500 à 700 millions en taxes foncières aux municipalités d’ici 2025. Cette dernière demandait d’ailleurs au gouvernement du Québec de moderniser la fiscalité municipale.

Donc si la mairesse de Longueuil voulait effectivement aider les petits commerces de proximité, au lieu de s’en servir comme ligne d’attaque contre l’opposition, elle pourrait créer une catégorie particulière de taxation pour cette catégorie d’immeuble, lui attribuant un taux de taxation plus bas que le gros commerce. Aussi, elle aurait pu faire comme Montréal, Québec et d’autres villes en Amérique du Nord et en Europe, soit de mettre en place un programme de compensation juste et équitable pour les commerces touchés par les grands travaux de construction. Dans ce contexte, pourquoi ne parle-t-elle pas des mesures de tolérance sur le stationnement pour les clients qui fréquentent les lieux de restauration, ainsi que les différents aménagements visant à favoriser le transport actif et la consommation locale des biens et services qui pourraient être déployés pour aider les commerces de proximité. Pour ce faire, il faut évidemment disposer d’une vision nette et ambitieuse du développement local afin de créer des communautés dynamiques.

Dernier point, la mairesse affirma durant le processus qui a conduit à l’adoption du budget qu’après deux gels de taxes consécutifs, la marge de manœuvre de la Ville serait de plus en plus mince. Il lui serait peut-être utile de consulter son collègue maire de Boucherville pour lui demander comment ce dernier a fait pour maintenir un gel de taxes pour le secteur résidentiel pendant 4 ans, sans affecter la qualité des services à la population. Des citoyens qui subiront donc une hausse 1% de la taxe résidentielle après 4 gels consécutifs, soit en deçà de l’indice des prix à la consommation.