Les élus de l’opposition officielle à Longueuil profitent des élections fédérales actuellement en cours pour présenter leurs attentes électorales et priorités aux candidats des différents partis.
Pour le chef de l’opposition, Xavier Léger, plusieurs dossiers chers aux citoyens de Longueuil nécessitent l’apport du gouvernement fédéral. Il demande donc des investissements significatifs, et des engagements des candidats des différents partis, afin de financer des projets en matière de mobilité, d’environnement, d’infrastructures et de logements sociaux.
Infrastructures et changements climatiques
Le président de l’arrondissement du Vieux-Longueuil, Benoît L’Ecuyer, note que les municipalités canadiennes sont responsables de 60 % des infrastructures, mais ne reçoivent que 10 % de chaque dollar de taxes et d’impôt payés. Ce qui est nettement insuffisant.
Pour faire face aux conséquences anticipées des changements climatiques, et soutenir la croissance de la population et de l’économie, les municipalités devront investir des sommes importantes dans les prochaines années sur le plan des infrastructures. À ce chapitre, simplement au niveau de l’adaptation climatique, une récente étude pour le compte de l’UMQ évaluait à 2 milliards $, dans un horizon de cinq ans, les coûts qui devront être assumés par les 10 plus grandes villes du Québec. Le double pour l’ensemble des municipalités du Québec.
Les élus de Longueuil Citoyen demandent aux candidats de s’engager à travailler au doublement du transfert du Fonds de la taxe sur l’essence (FTE) qui est versé aux municipalités par le gouvernement fédéral, en l’assortissant d’un taux de croissance économique annuel. En haussant son taux d’indexation annuelle à 3,5 %, au lieu de 2 %, les municipalités pourront ainsi mieux préserver la valeur des investissements dans les infrastructures, car il suivra le rythme de croissance des coûts de construction et de l’économie.
Actuellement, le FTE est versé, deux fois par année, aux provinces qui le versent ensuite aux municipalités pour soutenir les priorités en matière d’infrastructure locale, comme le transport en commun, les infrastructures liées au traitement des eaux usées, la gestion des déchets ou les routes.
En juillet dernier, le gouvernement du Québec annonçait que Longueuil allait recevoir 87,9 M$ pour les cinq prochaines années provenant du fonds fédéral sur l’essence et la contribution du Québec. « Une somme qui risque d’être nettement insuffisante, selon Benoît L’Ecuyer, en regard des investissements rendus nécessaires dans les prochaines années pour faire face à la croissance démographique, à l’entretien des infrastructures actuelles, à la croissance économique et aux changements climatiques. »
Transport et mobilité durable
À lui seul, le transport des personnes et des marchandises est responsable de 43 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). Pour réduire nos émissions de GES, des investissements significatifs sont nécessaires pour le maintien et le développement du transport en commun.
« Si on veut augmenter la part modale du transport collectif en période de pointe le matin à 35 % en 2031, tel que fixé par le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD), des investissements importants seront requis dans les prochaines années. On pense notamment au prolongement du métro dans l’axe de la Ligne jaune, le projet de tramway sur Taschereau ou l’électrification de nos autobus », selon Xavier Léger.
Ce dernier demande donc aux candidats fédéraux de s’engager à maintenir et à accélérer les investissements pour le transport en commun. Et face aux défis de financement, les élus de Longueuil Citoyen demandent l’instauration d’un financement fédéral qui soit permanent, flexible et consacré à l’exploitation du transport collectif. Et pour rendre attractifs les transports collectifs aux citoyens, ils demandent aux candidats de s’engager au retour du crédit d’impôt de 15 % pour les laissez-passer de transport en commun.
Le chef de l’opposition rappelle que la quote-part que la Ville de Longueuil doit verser chaque année à l’Agglomération et à l’ARTM pour le financement du transport en commun est le poste budgétaire qui exerce la plus forte pression à la hausse sur nos dépenses. « Il faut donc diversifier nos sources de financement pour le transport collectif. Et à ce chapitre, les gouvernements supérieurs ont un rôle important à jouer », d’indiquer le chef de l’opposition.
Pour davantage de logements sociaux et abordables à Longueuil
Alors que le pourcentage de logements locatifs disponibles à Longueuil est passé de 3%, le seuil d’équilibre, à 2% au cours de la dernière année, et que le bulletin Perspective Grand Montréal 2019 évalue qu’à Longueuil seulement, 9,2 % des logements locatifs sont des logements sociaux et abordables, il est essentiel d’accélérer les investissements dans le secteur.
« Trop peu de projets de logement social et abordable voient le jour à Longueuil. En tout cas, pas suffisamment pour combler les besoins et réduire les listes d’attentes », de mentionner Michel Lanctôt, conseiller pour le district Antoinette-Robidoux.
Dans un contexte où les conditions des logements à Longueuil se dégradent et que les prix ne cessent d’augmenter, Michel Lanctôt, demande aux partis fédéraux de s’engager à contribuer davantage au développement d’une plus grande offre en matière de logement social et abordable.
Et parce que les plus vulnérables consacrent une part disproportionnée de leur revenu à se loger, il demande également aux différents partis à s’engager à financer de façon adéquate et sur une base pluriannuelle les différents programmes de logement social et abordable dont, notamment, les programmes d’Habitations à loyer modique et de Supplément au loyer.
« Comme gouvernement de proximité, les municipalités jouent un rôle de plus en plus important dans le domaine de l’habitation et du logement. Elles doivent disposer d’un financement adéquat qui soit indexé économiquement, afin de pouvoir assumer pleinement leurs responsabilités. Je m’attends à davantage de leadership et de proactivité de la part de la mairesse de Longueuil », de conclure le chef de l’opposition, Xavier Léger.